Rendez-vous au Bordu'
Le lac et ses rives revêtent une importance toute particulière pour les Neuchâtelois·es, raison pour laquelle le terme de « bordu » (… lac) est considéré comme un régionalisme propre à notre canton. Toutefois, lorsque tu t’adonnes aux plaisirs des activités aquatiques dans ou à proximité de l’eau, garde à l’esprit que celles-ci peuvent causer des dérangements aux oiseaux et autres animaux sauvages, mais également entre personnes pratiquant différents types d’activités. Dans cette rubrique, tu trouveras également des informations utiles pour tes activités au « borde » (… la rivière).

Certaines périodes de l’année sont particulièrement sensibles pour la faune aquatique, notamment lors de la reproduction des amphibiens et des poissons. La reproduction de certaines espèces comme la truite commence dès le mois d’octobre et s’échelonne jusqu’au début de l’année suivante ; d’autres poissons tel que l’ombre commun, dont l’Areuse au Val-de-Travers abrite une population d’importance nationale, attendent au contraire des températures un peu plus douces et se reproduisent vers mars-avril. Le printemps correspond également à la période de reproduction de la majorité des amphibiens. Afin de ne pas impacter les zones de frayères des poissons et des amphibiens, évite de te rendre dans les rivières pendant ces moments. Et en te promenant au bord d’un plan d’eau ou d’un ruisseau, fais attention à ne pas piétiner les jeunes amphibiens, à peine visibles, qui sortent de l’eau.
Les roselières, les îlots de graviers et les remblais présents vers le lac accueillent des oiseaux d’eau au printemps et en été, soit pendant la période de nidification et d’élevage des juvéniles. Les oiseaux sont particulièrement sensibles pendant ces périodes, même à longue distance ; il vaut mieux que tu renonces à ces secteurs pour tes activités de loisirs, y compris la nuit.
Pendant la période estivale, la faune aquatique est en mode survie en raison d’une température de l’eau élevée. Si tu longes la rive lacustre, évite de d’approcher des embouchures, les poissons s’y réfugient car ils y trouvent des températures plus fraîches.
En automne et en hiver, des espèces d’oiseaux menacées séjournent ou se reposent dans les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs et leurs environs, notamment dans la région de La Tène et du Fanel à l’extrémité est du Lac de Neuchâtel.
La loi fédérale sur l’aménagement du territoire stipule que les lacs, les cours d’eau et leurs rives sont des zones à protéger. La meilleure manière de réduire ton impact sur les milieux aquatiques est d’opter pour des secteurs à faible potentiel de dérangement : les étendues d’eau ouvertes (sans regroupement d’oiseaux) et les lieux situés à proximité des agglomérations et des zones de berges aménagées représentent les endroits les plus propices à la pratique de tes loisirs aquatiques. Il est donc préférable que tu maintiennes la distance avec les zones de roselières, les îlots de graviers, les remblais, les embouchures de cours d’eau et tout autre endroit accueillant un regroupement d’oiseaux. De même, les peuplements de plantes aquatiques comme les roseaux, les joncs et les nénuphars doivent être préservés et donc contournés à une distance de 25 mètres au minimum.
Les panneaux rouges et blancs et les bouées jaunes informent sur les zones interdites à toute forme de navigation, y compris pour les engins de plage et les stands up paddle. Les panneaux verts renseignent sur une éventuelle interdiction à la baignade.
Les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs situées à l’extrémité est du Lac de Neuchâtel sont soumises à des restrictions qui peuvent différer d’un secteur à l’autre et même selon la période de l’année. La pratique de la navigation de manière générale, de la baignade et du kitesurf plus particulièrement sont précisées pour chacune de ces zones (voir documents à télécharger ci-dessous).
Certains plans d’eau ont été créés artificiellement pour la sauvegarde des amphibiens. Sous les cailloux se trouve généralement une bâche imperméable mais fragile. Résiste à la tentation de marcher dans les étangs ou d’y jeter des objets.
Le canotage n’est pas autorisé sur l’Areuse et la Vieille Thielle. En tant que pêcheur·euse, tu n’as pas le droit de te rendre dans le lit de certaines rivières.
Afin de limiter ton impact sur la végétation des berges, l’accès aux plans d’eau et aux cours d’eau revêt aussi son importance ; les zones de loisirs et les lieux officiels d’entrée et de sortie de l’eau sont ainsi à préférer. Dans les zones alluviales d’importance nationale comme celle de La Tène, les activités terrestres de loisirs doivent être réalisées sur les chemins et itinéraires balisés à cet effet.
Enfin, il est interdit de survoler les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs avec des aéronefs civils sans occupant (drone, modèle réduit, etc.). Il n’est également pas autorisé de s’envoler ou d’y atterrir avec un aéronef civil avec occupant (parapente, etc.). D’ailleurs, nous te conseillons de renoncer à survoler toute zone accueillant potentiellement des oiseaux.
Nous utilisons de nombreux produits dont les effets sur l’environnement et la santé humaine sont mal connus, que ce soit en termes de concentrations chroniques ou aiguës. Perturbateurs endocriniens, effets biocides ou neurotoxiques, les études commencent progressivement à lever le voile sur les problématiques engendrées par ces substances. De plus, nous ignorons bien souvent l’effet réel qu’un tel cocktail composé par plusieurs de ces substances et de leurs métabolites (sous-produits de dégradation) peut avoir sur l’écosystème aquatique ou sur notre santé. Préserver l’eau consiste donc à faire attention aux produits dont nous enduisons notre matériel de navigation et notre peau avant de sauter dans le lac ou la rivière. Selon l’activité que tu pratiques, tu peux remplacer la crème solaire par des vêtements légers mais couvrants. Choisis avec soin les produits d’entretien pour ton bateau ou ta planche.
Si tu changes de cours d’eau ou de plan d’eau, veille à bien sécher et désinfecter ton matériel et ton équipement pour réduire les risques de propagation d’agents infectieux et parasitaires, voire d’espèces envahissantes ; poissons et amphibiens, déjà fortement impactés par d’autres facteurs de stress, t’en remercient.
Opte pour les lieux d’aisance plutôt que pour les lieux de plaisance. En effet, l’urine peut contenir des traces de médicaments, d’hormones et d’additifs alimentaires qui contamineront alors l’eau. Elle présente également une forte concentration en azote et peut ainsi perturber l’équilibre de l’écosystème. Si tu te trouves en pleine nature et que le seul cabinet de toilette se trouve derrière un arbre, éloigne-toi suffisamment du cours d’eau ou du plan d’eau pour laisser au sol le temps d’effectuer son travail de filtration et évidemment, emporte ton papier de toilette ou ton mouchoir.
De la même manière que les plongeurs s’engagent à ne rien modifier au fond du lac lors de leur expédition subaquatiques, il est préférable de renoncer à déplacer les galets des cours d’eau, par exemple pour créer de petits barrages. Cela impacte durablement la dynamique de la rivière et la vie du macrozoobenthos. Il en va de même pour les tas de pierres et de branches en bordure de zone humide ; ils servent de refuge aux amphibiens et aux reptiles notamment. Laisse-les en place et observe de loin, tu verras peut-être un lézard se dorer au soleil.
Les sources constituent des milieux naturels qui accueillent une faune et une flore très spécifiques. Il est de ce fait important de les protéger, notamment en renonçant à tout prélèvement d’eau.
Tous les amphibiens sont protégés par la législation suisse. Prélever ou transporter une ponte, des têtards, des juvéniles ou des adultes est de ce fait absolument interdit par la loi. Si tu te découvres une passion pour les crapauds et que tu souhaites en observer un de plus près, fais-le avec des mains exemptes de produit. La peau des amphibiens est un organe très fragile, car leur respiration est cutanée. En début d’année, tu peux participer à des actions en faveur de la migration des amphibiens.
La pêche de loisir est réglementée. Les espèces, la taille des captures autorisées et le nombre de poissons pouvant être prélevés sur un jour et sur une année sont fixés dans un arrêté cantonal pour les rivières et dans un règlement intercantonal pour le lac de Neuchâtel régulièrement mis à jour. Dans les réserves de pêche, l’exercice de la pêche n’est pas autorisé. La capture d’écrevisses indigènes est interdite dans les cours d’eau du canton. La chasse est interdite dans les réserves naturelles, les districts francs fédéraux et dans les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs.
L’extraction de matériaux est réglementée dans le cadre d’une loi cantonale. Toutefois, contrairement à d’autres régions du monde qui interdisent le prélèvement « souvenir » de sable, de coquillages ou de galets, il n’est a priori pas interdit d’en ramasser sur nos plages ou dans nos rivières. Cela dit, ces matériaux sont intégrés à des écosystèmes et à des cycles qu’il est toujours préférable de préserver tels quels. Enfin, dans les zones alluviales d’importance nationale, il est interdit de cueillir des plantes.
Selon la loi cantonale sur la protection et la gestion des eaux, chacun a le droit de passer librement sur les rives neuchâteloises des lacs de Neuchâtel et de Bienne, sauf exceptions reconnues d'intérêt public par le Conseil d'Etat. Les propriétaires riverains de l'Areuse, du Buttes, du Seyon, du Doubs et de la Thielle doivent réserver un marchepied de nonante centimètres de largeur. Si tu te trouves chez un propriétaire privé, tu as donc le droit de passer, mais pas de t’arrêter.
Même si le lac est grand, il est important d’œuvrer pour une bonne cohabitation sur l’eau. En premier lieu, le comportement de chacun·e doit être adapté aux conditions météorologiques et au nombre de personnes présentes sur le lac.
Si tu es à la barre d’un engin à moteur, adopte un comportement respectueux des autres usager·ères et de la nature. Maintiens une distance adéquate, évite de générer de grosses vagues, adapte ta vitesse et tes changements de direction et croise les voiliers et les bateaux de pêche professionnelle (pour préserver leurs filets) par l’arrière et à bonne distance. Les règles de priorité sont établies par l’ordonnance sur la navigation dans les eaux suisses. Sont prioritaires selon l’ordre d’énumération : 1. les bateaux de police et de sauvetage 2. Les bateaux de la compagnie générale de navigation 3. les bateaux de marchandise 4. les bateaux de pêche professionnelle 5. les bateaux à voile 6. les bateaux à rame (y compris les pédalos et les paddles) 7. les bateaux à moteur 8. les planches à voile et les kitesurfs.
Si tu pratiques le ski nautique, le wakesurf ou un autre sport similaire, éloigne-toi de la zone riveraine (300 mètres) et navigue de préférence dans le sens de la longueur. Si tu t’adonnes aux plaisirs de la planche à voile ou du kitesurf, éloigne-toi des autres bateaux. En tant que personne pratiquant le stand up paddle, choisis un plan d’eau adapté à ton niveau. Si tu nages ou tu te baignes, reste dans la zone intérieure de la rive (jusqu’à 150 mètres) ou à proximité de ton bateau d’accompagnement ; tiens-toi également à l’écart des entrées de ports et des embarcadères des bateaux de ligne. Enfin, si tu pratiques la plongée, rends-toi uniquement dans les zones autorisées à cet effet et fais en sorte de te rendre visible en dressant le pavillon bleu et blanc sur la rive.
Le cani-paddle est à proscrire dans les secteurs sensibles et dans leurs environs (roselières, îlots de graviers, remblais, regroupement d’oiseaux d’eau). Si tu as le pied à terre, attache ton chien chaque fois que cela est demandé. A titre d’exemple, les chiens doivent être tenus en laisse dans les réserves naturelles, dans les districts francs fédéraux et les réserves d’oiseaux d’eau et de migrateurs.
Que ce soit en diffusant de la musique ou avec un moteur, les nuisances sonores sont problématiques pour la faune et pour les autres usagers et usagères. Dans les espaces ouverts comme sur le lac, le son peut porter très loin. Baisse le volume de ta box de sorte que tu sois seul·e à en profiter et si tu as un moteur, n’abuse pas avec les coups d’accélération. Tu peux également réduire les nuisances en évitant, dans la mesure du possible, le choc de ta coque sur les vagues. En voilier, fais en sorte que les drisses ne tapent pas au port et au mouillage.
Les clubs et écoles de sports nautiques, les chantiers navals, les points de vente et de location sont normalement bien renseignés pour te fournir des informations en lien avec l’utilisation correcte des bateaux et autres engins flottants, la sécurité, le comportement à adopter et l’entretien à prodiguer au matériel.
La pêche de loisir est une activité réglementée, notamment en matière de périodes et d’heures de pêche autorisées. Celles-ci sont fixées dans l’arrêté cantonal pour les rivières et dans le règlement intercantonal pour le lac de Neuchâtel, actualisés régulièrement. Les sociétés de pêche proposent régulièrement des formations.
Principales zones protégées concernées (liste non exhaustive) :
- Réserve d’oiseaux d’eau et de migrateurs : Fanel - Pointe de Marin (La Tène)
- Zone alluviale d’importance nationale : Préfargier (La Tène)
- Bas-marais d’importance nationale : Les Goudebas (Le Locle)
- District franc fédéral : Creux-du-Van et Gorges de l’Areuse (Val-de-Travers / La Grande Béroche / Rochefort / Boudry)
- Réserves naturelles de la faune et de la flore : Bas-Lac, Parc sauvage de la Vieille Thielle (Cressier)
- Zones à protéger cantonales : Parc sauvage de la Vieille Thielle (Cressier)
- Zones à protéger communales : Les Côtes du Doubs (Le Locle / La Chaux-de-Fonds / Les Planchettes), Le Lac des Taillères (La Brévine), Les Gorges du Seyon (Neuchâtel)
- Réserve naturelle Pro Natura : La Pôlière (Val-de-Ruz), Les Goudebas (Le Locle)
Consulte la réglementation en vigueur en suivant les liens ci-dessous (Informe-toi sur les aires protégées et Révise la réglementation des activités).
Les zones de loisirs situées au bord du lac sont généralement facilement accessibles en transports publics, que ce soit par le bus, le tram ou les trains régionaux. Planifie ton itinéraire en fonction des arrêts de transport public (suis le lien Planifie ton itinéraire).